La relation entre l’acupuncture et l’AVC est bien établie, ça veut dire que l’acupuncture s’emploie souvent dans la rééducation post-AVC pour améliorer la mobilité et traiter la paralysie. Mais, en face d’un tel traitement, il y a tout de même une tendance à se demander si cette relation est fructueuse.
Et la réponse n’est pas tout à fait claire : toutes les études ne sont pas d’accord à propos de l’efficacité de l’acupuncture, toutefois, les preuves s’accumulent, en particulier dans certaines applications. Il y a aussi des précautions à prendre, parce que l’acupuncture peut s’avérer dangereuse dans le cas particulier d’un AVC hémorragique. Du coup, cet article va présenter l’acupuncture et l’électro-acupuncture et discuter de leur utilisation et de leurs risques dans la rééducation afin que vous puissiez mieux comprendre la relation entre l’acupuncture et l’AVC. Allons-y !
L’acupuncture elle-même
Pour mieux comprendre la relation entre l’acupuncture et l’AVC et l’efficacité de l’acupuncture dans la rééducation, commençons par discuter un peu de l’acupuncture elle-même, qui est une forme de la médecine traditionnelle chinoise (MTC).
Il s’agit de l’application d’aiguilles très fines aux points précis localisés sur les tissus du corps. On dit que les points d’acupuncture se rapportent aux différents méridiens, ou voies, du corps, et que l’acupuncture serve à équilibre le flux d’énergie du corps, qui s’appelle le qi.
En fait, dans l’Est, l’acupuncture est bien réputée pour traiter et améliorer :
- toute manière de maladie
- les troubles de la digestion
- l’insomnie
- le stress
- les émotions
- le bien-être
tandis que dans l’Ouest, l’acupuncture est plutôt connue pour traiter la douleur. Donc, il s’ensuit que la plupart des recherches dans l’Ouest se sont occupées de cette dernière application, laissant les autres hors de portée de la science occidentale.
Du coup, la possibilité de soulager les douleurs attire souvent les survivants d’AVC : mais, on doit demander si l’acupuncture peut leur offrir plus. Mais, avant d’aborder les applications où l’efficacité d’acupuncture est bien établie, on doit discuter un peu d’une forme particulière de l’acupuncture.
L’électro-acupuncture : un moyen efficace de rétablir la mobilité post-AVC
Comme on vient d’apprendre, les preuves cliniques de l’efficacité d’acupuncture montent, et c’est particulièrement le cas autour de l’électro-acupuncture : où l’on apparie l’électrostimulation aux aiguilles d’acupuncture.
En effet, l’électrostimulation elle-même est déjà bien réputée dans la kinésithérapie, la fortification et la rééducation post-AVC, où elle aide les patients à rétablir la mobilité : un courant électrique doux s’applique à la peau, autour de certains groupes de muscles affectés, afin de stimuler leur mouvement et amplifier les signaux qu’ils envoient au cerveau.
L’acupuncture s’occupe de ces mêmes buts, et bien que ces deux méthodes soient tellement différentes, elles sont toutes deux soutenues des preuves de leur efficacité à aider la mobilité après un AVC. Donc, dans l’électro-acupuncture, on profite des deux thérapies à la fois :
- l’acupuncteur applique les aiguilles
- ensuite, on ajoute des courants électriques doux
L’acupuncture et l’AVC : où la relation se montre forte dans la rééducation
Maintenant qu’on comprend l’acupuncture et l’électro-acupuncture, on peut discuter d’où la relation entre l’acupuncture et l’AVC se montre la plus forte dans la rééducation. C’est dans le traitement de :
- La spasticité : cette étude a trouvé que l’électro-acupuncture, en combinaison avec d’autres méthodes traditionnelles, se montre efficace à réduire la spasticité. Cela suit aussi un principe bien établi : que les résultats de la kinésithérapie et de l’ergothérapie sont meilleurs quand on apparie ces thérapies à l’électrostimulation (ou une autre forme de thérapie).
- Les troubles de la déglutition : cette étude montre que l’acupuncture améliore la déglutition de patients qui ont une dysphagie (le terme médical pour les troubles de la déglutition).
- Les troubles de l’équilibre : cette étude a conclu que l’acupuncture améliore l’équilibre et réduit le risque d’une chute après un AVC.
- Améliorer une paralysie après un AVC : cette étude récente a trouvé l’acupuncture efficace dans le traitement de la paralysie post-AVC.
De plus, suivant que l’électrostimulation est déjà bien établie dans la fortification et la musculation, ce n’est pas étonnant que l’électro-acupuncture serve à :
- Fortifier les muscles : cette étude montre que l’électro-acupuncture fortifie les jambes quand on s’entraîne 5 fois par semaine pour 2 semaines.
Pourtant, certaines études concluent que les avantages d’acupuncture proviennent de l’effet placebo. Mais, vu que, au cas d’un AVC ischémique, l’acupuncture et l’électro-acupuncture ne portent qu’un risque faible, cette conclusion n’est pas nécessairement négative : si les résultats n’arrivent qu’à cause d’une croyance, et qu’ils arrivent tout de même, cela peut bien en valoir la peine.
L’acupuncture et l’AVC : est ce qu’il y a des risques ?
La relation entre l’acupuncture et l’AVC ischémique, en particulier, est fructueuse pour une autre raison : elle ne porte qu’un risque faible. Dans le traitement de l’AVC hémorragique, en revanche, l’acupuncture peut s’avérer très dangereuse, comme on va apprendre.
Pourtant, la plupart des survivants d’AVC ischémique trouvent l’acupuncture apaisante et connaissent une expérience tranquille. Mais l’acupuncture n’est pas sans risques, tels que des :
- courbatures
- saignements autour des points d’aiguilles
- infections potentielles (au cas d’une mauvaise pratique)
Pour cette raison, il faut consulter un acupuncteur agréé qui :
- connaît les bons points d’acupuncture
- sait minimiser les risques
- n’utilise que des aiguilles stériles à usage unique
- va vous poser des questions, avant de commencer, sur vos maladies antérieures
Du coup, si l’on informe l’acupuncteur qu’on a eu un AVC, il doit demander tout de suite quel type d’AVC. Comme on vient d’apprendre, le type d’AVC importe. En gros, il y en a deux, qui se produisent tous deux quand l’apport sanguin du cerveau se compromet à cause d’une artère qui :
- soit se bouche, ce qui s’appelle un AVC ischémique, autrement dit un infarctus cérébral, ou un accident ischémique cérébral (AIC) ;
- soit se rompe, ça veut dire un AVC hémorragique.
Le type d’AVC importe parce qu’on dit que l’acupuncture serve à ouvrir les vaisseaux sanguins et à réduire la coagulation : ce qui serait bon pour les survivants d’AVC ischémique, pourtant très dangereux aux survivants d’AVC hémorragique.
Alors, on doit trouver un acupuncteur agréé. La marque L.Ac. indique que l’acupuncteur a terminé 3 000 – 4000 heures de formation au niveau d’un maître. N’hésitez pas à poser des questions à votre acupuncteur si les risques vous inquiètent.
L’acupression et d’autres méthodes de la médecine traditionnelle chinoise
La médecine traditionnelle chinoise offre bien plus que l’acupuncture, et il y a aussi d’autres méthodes naturelles pour récupérer après un AVC.
Il y a également une autre forme adaptée de l’acupuncture qui s’appelle l’acupression, qui suit certains des mêmes principes que l’acupuncture, tout en étant moins invasive : au lieu des aiguilles, on applique une pression aux points d’acupuncture avec les mains et les doigts (c’est alors très bon si l’on a peur des aiguilles !). En fait, cette étude a montré que l’acupression peut améliorer :
- les fonctions de l’extrémité supérieure
- la capacité de faire des activités journalières
- la dépression
Certaines herbes chinoises peuvent aussi assister la récupération, bien qu’elles ne puissent pas fournir une stimulation qui aiderait le cerveau à s’adapter et se remodeler afin de rétablir les fonctions affectées par l’AVC, elles peuvent tout de même améliorer :
- l’énergie
- la fatigue
- les maux de tête
- la dépression
- la pneumonie
et assister le traitement d’autres séquelles de l’AVC afin qu’on puisse mieux poursuivre la rééducation.
Pourtant, certaines herbes chinoises peuvent être dangereuses dans certains cas : donc, il faut toujours consulter son médecin avant tout changement du régime alimentaire. Par exemple, l’herbe buchang naoxinton, qui sert d’un anticoagulant, peut être dangereuse après un AVC hémorragique.
L’acupuncture et l’AVC : sommaire
En gros, la relation entre l’acupuncture et l’AVC est encore en train de se développer. D’un côté, il y a beaucoup d’études qui trouvent l’acupuncture et l’électro-acupuncture très efficace à améliorer :
- la mobilité
- l’équilibre
- la spasticité
- la déglutition
- la paralysie
- la force
- les émotions
De l’autre, il y a des précautions à prendre, en particulier dans le cas d’un AVC hémorragique, où l’acupuncture peut s’avérer dangereuse. Il y a également des études qui montrent que les avantages de l’acupuncture proviennent de l’effet placebo.
Mais, à vrai dire, au cas d’un AVC ischémique, qu’importe la vraie origine des bienfaits du traitement : qu’ils arrivent de l’acupuncture elle-même ou simplement d’une croyance, ils arrivent tout de même, et cela peut en valoir la peine.
Ce qui compte, c’est que vous trouvez des traitements qui vous vont bien et qui vous donnent des résultats. Bonne chance sur le chemin du rétablissement !