Il y a 100 billions de connexions neuronales qui s’activent habituellement dans le cerveau lorsqu’il est en train d’envoyer et de recevoir des informations. Et quand une région cérébrale est endommagée, comme par un AVC, le cerveau commence à s’adapter en développant et fortifiant de nouvelles voies neuronales dans un processus qui s’appelle la neuroplasticité ou la plasticité cérébrale.
Donc, quoiqu’on ne puisse pas effacer le dommage apporté par l’AVC, le cerveau peut se soigner d’une autre manière : en se remodelant afin que ses régions indemnes puissent prendre la relève des régions que l’AVC a affectées.
Et pour aider à optimiser la récupération post-AVC, cet article va discuter des méthodes de la rééducation qui profitent de la neuroplasticité et du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (FNDC) qui promeut ce processus. Mais, avant de commencer, parlons un peu plus de la neuroplasticité elle-même.
La neuroplasticité : comment fonctionne-t-elle après un AVC ?
D’abord, il faut retenir non seulement que les cerveaux s’organisent de façons très diverses, mais aussi que tous les AVC diffèrent : alors chaque patient va connaître son propre chemin du rétablissement, et les effets de la neuroplasticité vont varier ainsi. Mais, c’est néanmoins utile de comprendre quelles régions du cerveau ont été touchées par l’AVC afin de savoir, en gros, à quelles séquelles s’attendre.
Par exemple, les AVC gauches ont tendance à provoquer des difficultés de langage parce que l’aire de Broca (le centre de langage du cerveau) se trouve dans l’hémisphère gauche du cerveau. Alors, la neuroplasticité va répondre en développant de nouvelles voies neuronales à d’autres régions du cerveau qui participent au langage.
En effet, c’est comme un système élaboré de stockage : si un fichier se compromet, on peut toujours accéder à un autre classeur. Cela prendra naturellement du temps, puisque le système est, en effet, très élaboré et complexe à réorganiser.
Pourtant, on y arrive, et les survivants d’AVC regagnent leur indépendance et rétablissent leurs fonctions affectées par l’AVC grâce à la neuroplasticité. Et cela soulève la question : comment est-ce qu’on peut activer la neuroplasticité ?
Activer la neuroplasticité avec l’assiduité et la répétition
Activer la neuroplasticité, c’est de convaincre le cerveau de s’adapter et se remodeler pour se rendre plus efficace dans les tâches que l’on fait, et cela nécessite l’assiduité et la répétition.
Et cela se voit aussi dans la vie journalière ! Par exemple, cette étude a observé que les mathématiciens, qui consacrent beaucoup de temps à l’arithmétique, possèdent plus de matière grise aux régions du cerveau qui se rapportent à l’arithmétique : leurs cerveau se sont bien remodelé afin de se rendre plus efficace dans les tâches qu’ils font.
Et, plus pratiquement, on peut appliquer ce concept à n’importe quelle compétence que l’on souhaite améliorer : il faut de l’assiduité et beaucoup de répétition. Une telle quantité de répétition, en effet, que presque toutes les thérapies dans la rééducation post-AVC, quelles que soient les séquelles, sont basées dans un principe d’entraînement répétitif. On dirait que c’est la clé de la récupération post-AVC.
Les méthodes de rééducation post-AVC qui profitent de la neuroplasticité
On doit profiter de la neuroplasticité à chaque stade de la récupération post-AVC, et la neuroplasticité est la plus puissante immédiatement après l’accident.
Du coup, on se lance dans la rééducation tout de suite, où les thérapeutes nous entraînent à faire des exercices qui sont conçus exprès pour favoriser la neuroplasticité et convaincre le cerveau à s’adapter et à se remodeler. On s’engage ainsi à un programme d’entraînement très répétitif afin de rétablir ses fonctions affectées par l’AVC.
Les physiothérapeutes, par exemple, se concentrent sur la fortification et les exercices qui améliorent la mobilité, et en faisant ces exercices avec beaucoup de répétition on incite de nouvelles régions du cerveau à prendre la relève des fonctions motrices.
Les ergothérapeutes, en revanche, s’occupent des activités journalières, qu’ils peuvent diviser en petites étapes qu’on fait en tant qu’exercices avec beaucoup de répétition afin de rétablir son indépendance.
Puis, on a les orthophonistes qui travaillent pour améliorer les difficultés de langage. Et de pareille façon, on fait des exercices d’orthophonie à répétition afin qu’on puisse profiter de la neuroplasticité et que le cerveau s’adapte et se remodèle.
Il y a aussi des exercices pour traiter les troubles sensoriels, comme les engourdissements et les picotements, et, en gros, toutes les compétences auxquelles on s’entraîne peuvent améliorer ses fonctions et son indépendance, grâce à la neuroplasticité.
Le rôle du FNDC
Outre l’entraînement répétitif, il y a une protéine qui s’appelle le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (FNDC) qui favorise la neuroplasticité en encourageant le développement de nouveaux neurones et synapses dans le cerveau.
On peut augmenter le niveau de FNDC en faisant des exercices aérobiques, tels qu’une vive marche, faire du vélo ou tout exercice qui élève le rythme cardiaque.
Mais, si les troubles de la mobilité rendent difficiles les exercices aérobiques, parlez à votre physiothérapeute ou ergothérapeute qui peuvent vous conseiller des appareils adaptés pour vous assister.
On peut aussi augmenter le FNDC par les aliments. Par exemple, les études montrent que les oméga 3 régulent le FNDC, et on peut les obtenir en consommant du saumon ou des graines de chia.
Voir les aliments qui augmentent le FNDC pour récupérer après un AVC
Trouver l’espoir de récupérer après un AVC
Quoique la neuroplasticité soit la plus puissante immédiatement après un AVC, on peut encore l’activer à tout moment dans la récupération : qu’il soit des mois, des années, voire des décennies après l’AVC, le cerveau reste toujours capable de s’adapter et se soigner.
Et il n’y a rien de nouveau dans cette idée. En effet, les études montrent que le cerveau est en train de s’adapter et de se remodeler pendant toute la vie ! Alors, d’un certain point de vue, la récupération est plutôt un processus continu. Et tant qu’on stimule le cerveau d’une façon positive et avec beaucoup d’assiduité et de répétition, il répondra.
On espère que cette nouvelle compréhension de la neuroplasticité vous aidera à garder le courage sur le chemin du rétablissement !