L’AVC droit : les causes, les séquelles et la rééducation

Tous les AVC diffèrent, et chaque patient va ainsi connaître son propre chemin du rétablissement après. Mais, il y a tout de même des séquelles qui sont particulières à l’AVC droit, ça veut dire les AVC qui se produisent dans l’hémisphère droit du cerveau.

Alors, discutons un peu des causes, des séquelles et de la rééducation après un AVC droit afin qu’on puisse savoir à quoi s’attendre.

Les liens ci-dessous vont vous amener à leurs sections respectives :

• Les causes
• Les séquelles
• La rééducation

L’AVC droit : causes

Les AVC se produisent quand l’apport sanguin du cerveau se compromet à cause d’une artère cérébrale qui :

• soit se bouche, ça veut dire un AVC ischémique, ou un infarctus cérébral, ou un accident vasculaire ischémique (AIC) ;
• soit se rompe, c’est-à-dire un AVC hémorragique.

Dans les deux cas, l’événement prive le cerveau de son apport sanguin et les cellules cérébrales dans les régions affectées commencent à mourir à cause d’un manque d’oxygène. Du coup, les AVC sont des urgences médicales, nécessitant des soins d’urgence tout de suite pour restaurer le flux sanguin ou arrêter l’hémorragie.

On peut reconnaître les symptômes généraux de tous les AVC en utilisant l’acronyme VITE :

• Visage affaissé, dont un côté est peut-être engourdi
• Incapacité, où l’on n’arrive pas à lever les bras comme d’habitude
• Troubles de la parole, où on n’arrive pas à parler comme d’habitude
• Extrême urgence — agissez vite ! Le temps est essentiel !

Une fois arrivé à l’hôpital, les médecins vont essayer de restaurer le flux sanguin, soit en administrant des thrombolytiques (médicaments conçus pour dissoudre les caillots sanguins, au cas d’un AVC ischémique), soit par chirurgie (au cas d’un AVC hémorragique). 

Une fois stabilisés, les patients partirent sur le chemin du rétablissement où ils s’entraînent dans des programmes de rééducation conçus exprès pour traiter les séquelles de l’AVC. Mais avant d’approfondir ces méthodes, discutons un peu de ces séquelles elles-mêmes.

Les séquelles d’un AVC droit

Pour commencer à comprendre les séquelles d’AVC droit, on peut tout d’abord remarquer que le cerveau se divise latéralement en deux parties : un hémisphère gauche et un hémisphère droit, dont chacun a le contrôle du côté opposé du corps.

Ça veut dire, par exemple, que les AVC droits (les AVC qui se produisent dans l’hémisphère droit) ont une forte tendance à provoquer des troubles du côté gauche du corps. De plus, l’AVC peut aussi affecter les autres fonctions contrôlées par l’hémisphère droit du cerveau.

Voici les séquelles les plus courantes d’un AVC droit :

L’hémiparésie ou l’hémiplégie ou : une faiblesse ou une paralysie d’un côté du corps

Un AVC droit peut provoquer une hémiparésie (une faiblesse) ou une hémiplégie (une paralysie) du côté droit du corps, ou les survivants peuvent avoir du mal à bouger la jambe, le bras ou la main gauche.

La taille de l’AVC est un facteur important pour prédire la sévérité des séquelles. Par exemple, les AVC massifs ont tendance à provoquer une hémiplégie plutôt qu’une hémiparésie.

Prosopagnosie : des difficultés à reconnaître les visages

Un AVC droit peut provoquer des difficultés à reconnaître des visages, ce qu’on appelle la prosopagnosie. Certaines expertes lient ce phénomène à la structure appelée le gyrus fusiforme, qui se trouve dans l’hémisphère droit du cerveau. Les patients peuvent même avoir du mal à reconnaître les visages de leurs proches et les membres de leurs familles.

L’héminégligence : la négligence de tout ce qui est présent sur le côté affecté

Avec un AVC droit, cela implique que les patients perdent la capacité de se rendre compte de tout ce qui se passe sur leur côté gauche. Par exemple, ils peuvent ignorer tous les aliments sur la moitié gauche de leur assiette, n’étant même pas conscients qu’ils existent. 

Et plus généralement, les patients ont tendance à ignorer tout ce qui se passe au côté gauche de leur environnement (notamment les objets). En effet, l’image ci-dessus, publiée par le Journal of Neurology, a été esquissée par un patient auquel on a demandé de remplir les nombres d’une horloge : tous les nombres sont comprimés au côté droit, parce que le patient souffre d’une héminégligence gauche.

L’hémianopsie : la perte d’une moitié du champ visuel

En général, un AVC peut causer une hémianopsie, quel que soit l’hémisphère du cerveau où il s’est produit. C’est parce que la région cérébrale qui s’appelle le cortex visuel s’étend à travers les deux hémisphères du cerveau.

L’AVC droit se rapporte à la perte de la moitié gauche du champ visuel, ou une hémianopsie gauche. Plus précisément, cette séquelle affecte le côté gauche du champ visuel de chaque œil.

Anosognosie : négliger ou nier ses séquelles

Malheureusement, certains survivants d’AVC droit nient leurs séquelles parce que l’AVC a affecté leur conscience de soi, qui se rapporte au lobe pariétal et la région fronto-temporale situés dans l’hémisphère droit du cerveau.  

C’est bien regrettable, parce que l’anosognosie peut empêcher des survivants à poursuivre la rééducation qui autrement aurait aidé leurs séquelles : puisqu’ils nient simplement qu’elles existent.

Syndrome pseudobulbaire : des éclats d’émotion

Certains cas d’AVC droit provoquent le syndrome pseudobulbaire (ou la labilité émotionnelle), où les patients éprouvent des éclats d’émotion incontrôlables, comme des rires ou des pleurs, et sans rapport à la situation. 

Par exemple, les patients peuvent éclater de rire de quelque chose qui n’est pas du tout amusant, par exemple, d’une histoire plutôt triste. Il s’agit d’une maladie neurologique qu’on peut constater dans la moitié de patients atteints d’AVC droit, et qu’on doit être conscient de ne pas confondre avec la dépression après un AVC.

Et maintenant que l’on comprend un peu des séquelles d’un AVC droit, explorons les méthodes de la rééducation pour les traiter.

La rééducation après un AVC droit

Dans la rééducation après un AVC droit, il s’agit de restaurer autant de fonctions que possible. Et pour traiter les séquelles dressées ci-dessus, on se tourne généralement vers les méthodes suivantes :

• La physiothérapie. On fait un entraînement des exercices très répétitifs afin de convaincre le cerveau à devenir plus efficace en ces tâches par un processus qui s’appelle la neuroplasticité. Pour accomplir le même but, les patients dont les membres gauches sont paralysés (à cause d’un AVC droit) peuvent également utiliser leur bras droit pour aider ces membres à faire les exercices (cela va encore stimuler le cerveau et activer la neuroplasticité).
  
• La thérapie cognitive. Certaines orthophonistes ont aussi terminé une formation dans la restauration des fonctions cognitives après un AVC : comme la capacité à reconnaître des objets. Ce dernier peut être particulièrement efficace en traitant la prosopagnosie, tandis que la thérapie cognitive est généralement utile au rétablissement après un AVC droit.
  
• L’entraînement de l’attention. Cette thérapie est très utile pour traiter l’héminégligence. On peut, par exemple, s’entraîner à tourner la tête afin qu’on puisse se rendre compte du côté de l’environnement qu’on manque : et quoiqu’il ne s’agisse pas d’une guérison complète, cette thérapie va néanmoins entraîner le cerveau à constater ce qui se passe sur la gauche.
  
• La thérapie visuelle. Après tous les AVC, qu’il soit un AVC droit ou un AVC gauche, on doit consulter une équipe de spécialistes pour traiter les troubles de la vue. Un optométriste peut fournir des équipements adaptés, comme des lunettes spécialisées. Vous pouvez également consulter un spécialiste de la restauration de la vue pour déterminer s’il y a des moyens naturels pour améliorer vos séquelles.
  
• Psychothérapie. Certaines séquelles d’un AVC droit affectent la personnalité. Par exemple, une anosognosie peut amener le patient à nier ses séquelles tout à fait. Il y a aussi certaines formes de psychothérapie conçues pour traiter par la conversation, y compris les thérapies pour soutenir la motivation. Et même dans les pires cas, ces thérapies au moins aident à améliorer la capacité de réfléchir et à réduire l’opposition au traitement.    
  
• La psychologie positive. La psychologie positive nous offre une autre manière d’aborder les changements émotionnels et de la personnalité après un AVC droit en nous encourageant à nous concentrer sur les aspects positifs de la vie.

Voilà les méthodes de la rééducation les plus courantes après un AVC droit.

L’AVC droit : sommaire

Il faut retenir qu’il faut du temps pour se rétablir après un AVC, et que la durée va varier selon les détails de l’AVC et le patient lui-même. Heureusement, le cerveau est dans son camp ! 

Tant qu’on fait la rééducation, le cerveau va répondre, s’adapter et se soigner grâce à son processus de neuroplasticité. Mais, cela exige du travail assidu et qu’on fasse les exercices thérapeutiques avec beaucoup de répétition.

C’est toujours à votre profit de consulter un thérapeute pour créer un plan de traitement et pour vous aider directement à vous rétablir après votre AVC droit singulier. Bonne chance sur le chemin du rétablissement ! de votre AVC droit singulier. Bonne chance !